L’écosystème crypto est riche en innovations. En mouvement perpétuel, il arrive à créer de nouvelles applications régulièrement, notamment dans le domaine de la finance. S’inspirant souvent des applications traditionnelles, la blockchain permet d’apporter un twist créatif à ces dernières. Les actifs synthétiques en sont l’une des preuves les plus parlantes. Alors de quoi s’agit-il exactement ? Comment fonctionne le procédé de synthétisation ? Quels sont ses avantages et défauts ? C’est ce que nous découvrirons dans cet article consacré à la question. C’est parti pour une plongée dans le monde des actifs synthétiques !
Qu’est qu’un actif synthétique ?
Pour comprendre la notion d’actif synthétique, il faut d’abord s’intéresser aux produits dérivés. Issus du monde de la finance traditionnelle, les dérivés sont des instruments financiers qui reposent sur des valeurs mobilières comme des actions ou bien des matières premières par exemple. La valeur d’un dérivé est donc corrélé à celle de son actif sous-jacent. Ces produits sont plébiscités par les traders en vue d’accroitre leur exposition et les éventuels gains. Dans l’idée, ils ne possèdent pas réellement les actions mais peuvent l’acheter ou la vendre. Les contrats à terme ou futures, très populaires dans l’écosystème crypto sont des parfaites illustrations des produits dérivés. On peut augmenter son exposition notamment avec l’effet de levier et espérer un gain plus important. Toutefois, l’inverse est aussi vrai puisqu’une plus petite variation des cours entraine aussi une perte plus importante.
Les actifs synthétiques sont des produits financiers dérivés. Leur valeur est donc directement corrélée à celle d’un actif sous-jacent. Dans le cadre des actifs synthétiques, ces derniers ne sont que des représentations symboliques de positions sur le marché. Pour créer un actif synthétique, on passe par un processus spécifique nommé synthétisation. Alors comment cela fonctionne-t-il ?
La synthétisation
Pour répliquer la valeur d’un actif, quel qu’il soit, on vient créer une dette qui sera garantie par une contrepartie.
A noter que ce procédé est différent de celui de la tokenisation que l’on connait bien dans l’écosystème crypto. La tokenisation oblige à déposer des fonds chez un tiers de confiance ou un smart contract. Ce tiers de confiance transmet ensuite une certaine quantité de tokens, correspondant à la valeur des fonds déposés. L’exemple le plus parlant est celui des stablecoins centralisés comme l’USDC ou l’USDT qui créent une quantité de stablecoins correspondant aux fonds (cash, obligations, dettes etc.) qu’ils possèdent. Circle vient par exemple attester que pour chaque dollar d’USDC crée, elle possède bien un dollar en correspondance dans sa trésorerie. Même principe avec le WBTC sur la blockchain Ethereum par exemple. Ici, on vient bloquer 1000 BTC pour créer 1000 Wrapped Bitcoin qui pourront donc être échangés hors de la blockchain Bitcoin, sur le réseau Ether.
Pour le procédé de synthétisation, on vient mettre en place une dette répliquant le prix d’un actif en le garantissant par un autre actif. Pour mieux comprendre ce procédé, on peut citer l’un des actifs synthétiques les plus connus, à savoir le DAI. En effet, le stablecoin du protocole MakerDAO, l’un des plus gros du marché, n’est pas directement adossé à une réserve en dollars. La synthétisation permet donc de répliquer la valeur d’un actif en créant une dette qui est garantie par une contrepartie. En effet, pour créer une dette il vous faut obligatoirement une contrepartie, il faut une garantie derrière.
Lorsqu’on crée du DAI, la contrepartie sera notamment de l’Ether. Pour créer 100 dollars de DAI, on vient donner 150 dollars de garantie en ethers sur le protocole MakerDAO. Ces fonds en ethers seront bloqués et permettent donc la création de 100 DAI. Ces tokens DAI resteront sur le marché tant que la garantie sera suffisante. En effet, pour que cette dette soit viable, il faut obligatoirement que votre garantie le reste aussi. Si vous ne parvenez plus à rembourser votre dette, il faut pouvoir se servir de cette garantie pour effectuer le remboursement de votre dette.
La tokenisation représente un actif comme le dollar, alors que la synthétisation est une dette émise pour reproduire la valeur de l’actif. Dans le second cas, pas besoin d’avoir de dollars en contrepartie donc.
Comment cela fonctionne-t-il dans le monde de la blockchain ?
La technologie blockchain place en son cœur le concept de décentralisation, c’est la principale différence avec les actifs synthétiques « traditionnels ». Ici, le processus de synthétisation est entièrement décentralisé, plus besoin de tiers de confiance. L’enregistrement entre l’investisseur et l’actif sous-jacent se passe sur la blockchain. Là encore, cette innovation est permise par les smarts contracts, ou contrats intelligents en français. En effet, c’est le code du smart contract qui s’assure que le prix du collatéral reste égal à celui annoncé en amont.
Une telle vérification du prix est permise grâce à un autre instrument clé de la blockchain : les oracles. Pour résumer, un Oracle vient faire le lien entre le monde réel et la blockchain. Un oracle est une source d’informations qui permet d’intégrer des données issues du monde réel à l’intérieur de smart contracts. En fournissant une multitude de données issues du monde réel, les oracles permettent le fonctionnement de très nombreuses applications décentralisées, et donc la création d’actifs synthétiques. Le plus connu d’entre eux est l’oracle Chainlink, un pionnier qui s’est imposé comme l’une des solutions de référence dans l’écosystème blockchain.
Quels avantages et défauts pour les actifs synthétiques ?
Ce nouveau type d’actifs présente de nombreux avantages, notamment par rapport aux dérivés traditionnels. Toutefois, ce sont aussi des instruments complexes parfois difficiles à appréhender et présentant des risques importants.
Un procédé moins lourd que la tokenisation
Tout d’abord, la synthétisation offre un procédé moins rigide et lourd que la tokenisation. En effet, il est nécessaire que l’émetteur qui souhaite tokeniser ait une banque acceptant de travailler avec lui pour conserver les fonds en dollars par exemple. Il faut bien évidemment avoir la quantité de dollars nécessaires pour garantir les fonds. Il faut aussi se conformer à des normes de régulations assez strictes. C’est donc un procédé assez lourd et par conséquent réservé à quelques grandes sociétés comme Tether ou encore Circle dans le cadre de l’émission de stablecoins. A l’inverse, la synthétisation comme l’illustre bien l’exemple du DAI, est plus souple et permet donc à des acteurs moins institutionnels de proposer ce genre de services innovants.
Un processus entièrement décentralisé
La synthétisation permet de se passer de tiers de confiance. En ce sens, elle permet d’éviter l’un des risques majeurs de la tokenisation à savoir les soucis en lien avec l’intermédiaire. Si la confiance vient à être rompue avec cet intermédiaire, le token perdra immédiatement sa valeur. Tout repose donc sur les épaules de cet intermédiaire et cela peut donc s’avérer risqué.
Un accès facilité partout dans le monde
Grâce à l’utilisation de la blockchain et à la décentralisation, ces actifs synthétiques sont aussi accessibles facilement partout dans le monde. Vous pouvez notamment accéder à ces actifs via un exchange décentralisé, et ainsi vous affranchir des contraintes réglementaires que l’on peut retrouver sur tous les exchanges centralisés ou encore les places de marchés traditionnelles.
Le risque de liquidation et la volatilité inhérente aux cryptos
L’un des principaux risques accolés à la synthétisation est celui de liquidation. En effet, si notre garantie n’est plus suffisante pour garantir notre dette, on risque la liquidation. Dans l’exemple du DAI, c’est notamment pour cela qu’il faut 150 dollars d’Ethers pour pouvoir créer 100 dollars de DAI, une marge de sécurité pour faire face à la volatilité d’Ethers, bien perceptible ces derniers mois.
La volatilité des cryptos demeure l’un des points faibles de ce procédé. Pour l’heure, aucune crypto n’est encore en mesure d’être une véritable réserve de valeur, subissant des fluctuations raisonnables. Même le Bitcoin subit des variations encore très importantes parfois de 20% sur la journée, et constitue toujours un frein dans la prise en compte des crypto-monnaies comme une réelle réserve de valeur similaire au dollar ou à l’or par exemple.
Le risque technologique lié aux smarts contracts
Comme toujours lorsqu’il s’agit de smart contract, il y a un risque technologique. Comme pour tout contrat intelligent, celui-ci est composé de code, en ce sens il peut subir une attaque. Ce dernier peut donc perdre de la valeur ou des fonds peuvent être dérobés, comme on a déjà pu l’observer sur un nombre important de protocoles de finance décentralisée.
Une difficulté avec l’oracle
Comme expliqué précédemment, le rôle des oracles est central dans la mesure où ceux sont eux qui viennent récupérer les prix des actifs du monde réel pour les intégrer sur la blockchain. En ce sens, si une erreur de prix venait à apparaitre, cela compromettrait fortement la valeur de l’actif synthétique.
Les actifs synthétiques sont donc des actifs d’un nouveau genre et offrant de nombreux avantages. Nous pouvons imaginer une grande diversité d’utilisation et la réplication de nombreux actifs du monde réel. Toutefois, comme chaque nouveauté, les actifs synthétiques comportent des risques, notamment technologiques qu’il est nécessaire de garder à l’esprit.
Qu’est-ce qu’un protocole d’actif synthétique ?
Pour accéder à ce type d’actifs synthétiques, il est nécessaire de recourir à des applications décentralisées spécialisées. Parmi elles, on retrouve notamment Synthetix et Mirror. Dans cette partie, nous vous présenterons ces dApps ainsi que leur fonctionnement détaillé.
Synthetix : le leader des actifs synthétiques
Synthetix network est un réseau qui permet de trader différentes valeurs. Vous pouvez bien évidemment trader des crypto-actifs mais pas seulement. En effet, le protocole vous permet d’investir dans les matières premières ou encore le forex (le marché des devises). Ce protocole est hébergé sur la blockchain Ethereum ainsi que sur la solution de seconde couche Optimism.
Sur Synthetix, ces actifs synthétiques sont appelés des Synths. Dans l’idée, tout ce qui peut avoir une source fiable de prix peut devenir un actif synthétique. Sur Synthetix, on retrouve donc des « synths » sur l’euro, le franc suisse, le Yen mais aussi sur le Bitcoin, l’AVAX ou encore le DOT.
En utilisant Synthetix, vous pouvez donc vous exposer à des actifs extérieurs à la blockchain et ce très facilement. Synthetix offre aussi la possibilité d’investir dans un indice DeFi rassemblant différents tokens de la finance décentralisée pour bénéficier d’une exposition à ce secteur de la crypto-sphère.
Comment fonctionne Synthetix ?
Au cœur du fonctionnement des synths, on retrouve les oracles de prix décentralisés qui permettent d’obtenir le prix de chaque sous-jacent. En possédant un synth, vous vous exposez aux fluctuations de l’actif sous-jacent, sans toutefois le posséder.
Chaque synth prend la forme d’un token ERC-20, aussi, vous pouvez le faire travailler sur d’autres protocoles de la DeFi comme Curve ou encore UniSwap.
Synthetix vous permet de venir verrouiller vos SNX dans un smart contract pour obtenir des récompenses. Par cette action de staking, vous obtiendrez des récompenses comme il est de coutume sur la blockchain. Vous aurez le droit à des bonus issus de la plateforme d’échange de Synthetix. En effet, une partie des frais de transaction ira directement aux personnes ayant stakés des SNX. Ce bonus sera payé en sUSD, le synthetix dollar qui vaut un dollar, et ceci toutes les semaines. Ces derniers sont bloqués un an, vous pouvez donc les récupérer sur votre wallet 365 jours après avoir verrouillé vos tokens.
Sur Synthetix, lorsque l’on vient staker, on enclenche aussi le mécanisme de minting, la création de tokens SNX. Lorsque l’on vient bloquer 100 dollars, on récupère un stock de sUSD, le stablecoin, équivalent à 12,5 sUSD soit 1/8ème de la somme de départ. En parallèle, cela vient créer une dette de -12,5 $. La plateforme fonctionne donc en respectant un collatéral ratio de 800%. Il vous faudra respecter ce ratio pour récupérer vos fonds.
Vous pouvez par la suite acheter n’importe quel synth proposé, que ce soit bitcoin, euro ou encore ether par exemple avec vos sUSD. Synthetix propose également un DEX, un exchange décentralisée sur lequel on peut échanger ces actifs synthétiques contre d’autres de manière simple et rapide.
Le token SNX
Synthetix possède son propre jeton le SNX. Il vous est possible de le staker directement sur la plateforme pour générer des rendements intéressants. Le token SNX a connu de très fortes variations avec une poussée remarquable en début d’année 2021 et un ATH aux alentours des 26$. Pour référence, son prix n’était que de 3$ à la fin de l’année 2020. Comme l’ensemble du marché, il a connu une violente chute et s’échange désormais aux alentours des 2$.
TVL sur Synthetix
A l’heure actuelle, la valeur totale des actifs bloqués dans Synthetix est de 188 millions de dollars. Une somme conséquente malgré la chute du marché ces dernières semaines. Au plus haut, cette TVL a atteint plus de 2,25 milliards de dollars en février 2021, illustrant bien l’engouement pour ce protocole d’un nouveau genre.
Synthetix entend proposer des actions américaines dans le futur, et notamment des actifs du S&P 500. Une manière de s’exposer aux marchés traditionnels sans quitter la sphère crypto.
Mirror, investir dans des actions depuis la blockchain
Mirror protocole était l’un des protocoles d’actifs synthétiques les plus populaires de l’écosystème crypto. Hébergé sur la blockchain Terra, il permet d’investir dans de nombreux actions sous la forme d’actifs synthétiques.
Ces actifs synthétiques sont nommés des mAssets. Si vous désirez créer un mAsset, vous devez tout d’abord déposer un collatéral d’une valeur supérieure à au moins 150% à la valeur de l’actif réel. Les collatéraux les plus utilisés étaient jusqu’à peu l’UST, le aUST du protocole Anchor ou encore le LUNA.
Mirror Protocol propose de nombreuses actions de grands groupes comme Apple, Microsoft ou encore Alibaba. Là encore, le prix de ces actifs est intégré à la blockchain grâce à un oracle.
Cela permet d’être exposé aux marchés traditionnels sans toutefois posséder les actions. De même, des stratégies complexes en delta neutre pouvaient être envisagés sur ce protocole.
Le protocole est gouverné par les détenteurs du jeton natif de l’écosystème, le MIR.
Au cœur de l’actualité ces dernières semaines, la blockchain Terra a vu le cours de son stablecoin l’UST puis du LUNA s’effondrer. Cela a fortement impacté le protocole Mirror qui a vu sa TVL chuter de manière dramatique. Nouveau coup dur pour Mirror, une attaque de grande ampleur s’est déroulée sur le protocole en octobre 2021 et vient d’être révélée à la fin du mois de mai 2022. En effet, un utilisateur malveillant aurait réussi à dérober près de 90 millions de dollars de fonds sur le protocole.
Mirror protocole permet de short des actifs en déposant un autre actif en collatéral comme garantie pendant 2 semaines. Il peut s’agir de Luna Classic, d’UST ou d’autres crypto-monnaies. Une fois cette transaction réalisée, l’investisseur peut récupérer ses actifs déposés en collatéral via un système de smart contract. Ici le hackeur, suite à une faille, a pu répéter cette opération de retraits plusieurs centaines de fois sans jamais ajouter de collatéral supplémentaire. Ces faits révélés sur Twitter par FatmanTerra, un participant actif du forum de recherche de Terra, ont été confirmés par l’entreprise de sécurité blockchain BlockSec, le tout étant visible sur l’explorateur de blocs Terra.
En un an, la TVL de Mirror est passé de 2,41 milliards de dollars à seulement 130 000 dollars.
Le token MIR est lui passé d’un ATH a plus de 12 dollars en octobre 2021 à un prix d’environ 0,19$ à l’heure de l’écriture de ces lignes.
Il s’agit d’un véritable naufrage pour l’un des protocoles les plus innovants de la finance décentralisée.
Des plans de secours et propositions de gouvernance pour sauver le protocole sont actuellement soumis au vote, mais il parait difficilement envisageable que Mirror Protocol s’en sorte.
Les difficultés de Chainlink, l’oracle star de la finance décentralisée
Chainlink offre un réseau d’oracles décentralisés et s’est rapidement imposé comme le leader du secteur dans la cryptosphère. Lancé en 2019, Chainlink permet donc d’importer des données du monde réel au sein d’une blockchain. L’oracle vient par exemple renseigner en temps réel le cours d’une paire de crypto-monnaie, mais il peut aussi indiquer le prix d’une action sur les marchés traditionnels dans le cadre d’un actif synthétique.
Toutefois, il s’avère que la DeFi est très voire trop dépendante de cette solution technologique qui n’est pas infaillible…
Une trop grande centralisation ?
L’une des principales faiblesses de Chainlink résiderait dans sa trop grande centralisation. En effet, l’ensemble des contrats de Chainlink est administré par une clé multi signature 3 parmi 20. Il suffit donc qu’un hacker réunisse ces 3 clés pour pouvoir commettre un acte malveillant qui mettrait en péril l’ensemble de la DeFi. Chainlink étant l’oracle de référence, il est présent sur toutes les plus grandes blockchains comme Ethereum, la BNB Chain ou encore Avalanche. Imaginons un attaquant qui viendrait à modifier les données du cours d’une cryptomonnaie, cela pourrait entrainer une vague de liquidations sans précédent voire l’effondrement en cascade de nombreux protocoles de DeFi.
La réponse de Chainlink s’est avérée peu convaincante, expliquant que l’oracle visait une plus grande décentralisation dans le futur. Les équipes n’ont pas nié le problème soulevé par Chris Blec concernant cette clé mutlisignature.
D’autres critiques sont aussi faites à l’encontre de Chainlink concernant sa trop grande proximité avec les acteurs institutionnels notamment lors du forum économique de Davos. Cette manifestation qui rassemble les plus puissants acteurs économiques a vu Chainlink être évoqué comme un partenaire, ce qui a déplu à une large majorité de l’écosystème de la finance décentralisée. Une idée loin des idéaux de la DeFi aux antipodes de ces grands acteurs du monde économique traditionnel.
Conclusion
Les actifs synthétiques sont une innovation remarquable qui laisse entrevoir d’innombrables possibilités. Synthetix ou encore Mirror Protocol, en son temps propose des applications intéressantes qui permettent de s’exposer notamment aux marchés traditionnels tout en conservant le caractère décentralisé de la blockchain.
Toutefois, ce procédé semble encore quelques peu complexe et réservé aux utilisateurs avertis. Les prochaines années devraient voir arriver de nouveaux acteurs ou une simplification des usages de cette technologie prometteuse. L’avenir nous dira si le futur appartient ou non aux actifs synthétiques !