L’impact de la Blockchain sur l’Industrie Financière

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Dans cet article, nous allons analyser les domaines de l’industrie financière qui seront impactés par les technologies liées à la blockchain. Nous croyons que dans un avenir proche, le développement des applications reposant sur une blockchain aura les mêmes effets sur notre organisation financière que l’internet a eu sur l’industrie de l’information. Il va totalement la réorganiser.

Les Technologies de Registre Décentralisée (de l’anglais Decentralised Ledger Technologie ») ont donné naissance à « l’internet de la valeur » en permettant des échanges sur l’internet de pair à pair, simples, immédiats et presque gratuits. Ce rôle était jusqu’à présent le monopole des banques. Nous allons analyser comment cette technologie naissante mettra au défi les banques sur leur terrain en donnant naissance à de redoutables concurrents. D’un autre côté les banques et les institutions financières en général, ont toujours été à l’avant garde des technologies et il est également très intéressant de décrire comment elles envisagent d’utiliser la blockchain à leur avantage.

Nous allons répartir cette étude sur deux articles différents. L’un dédié aux banques de détail, c’est à dire les banques qui traitent nos activités quotidiennes (I) et l’autre aux banques d’investissement impliquées dans les marchés de capitaux et les fusions acquisitions (II).

 

I – L’IMPACT SUR LES BANQUES DE DÉTAIL

Comme nous le savons, les banques sont impliquées dans des activités très diversifiées. De la création monétaire à la gestion immobilière, les banques sont présentes à chaque étape de notre économie. Mais ça n’a pas toujours été le cas. A l’origine, les banques n’étaient utilisées que pour le stockage de l’or au nom de leurs clients pour des raisons de sécurité. En échange, les clients recevaient un reçu qui était une preuve de propriété représentant une quantité donnée d’or. Pour d’évidentes raisons de commodité, ces reçus ont été progressivement échangés contre des biens et services. Les monnaies papier étaient nées.

Dès lors les banques se sont rendu compte que tout l’or qui dormait dans leurs coffres pouvait être prêté et c’est ainsi que débuta l’histoire des banques qui évolua jusqu’aux produits dérivés exotiques que la plupart de la population a découvert en 2008.

Cette (très) brève histoire des banques nous rappelle que les fonctions de base d’une banque sont de mettre à jour un registre comptable afin d’organiser les paiements entre les membres d’un système économique et accessoirement d’offrir des prêts. Et c’est toujours le cas aujourd’hui. Lorsque vous achetez quelque chose avec votre carte de crédit, votre banque met à jour son registre en débitant le montant dépensé de votre compte et en l’ajoutant au compte du vendeur (par l’intermédiaire de la banque du vendeur si nécessaire). Votre compte n’est qu’un chiffre sur le registre de la banque indiquant le montant ce que vous avez déposé et que la banque vous doit. De la même manière, lorsqu’une banque vous accorde un prêt, un chiffre est créé au débit de votre compte.

Ainsi dans le système économique actuel, les banques jouent le rôle d’intermédiaires de confiance, parce que les acteurs de ce système ne sont pas en mesure d’échanger de la valeur les uns avec les autres sans intermédiaires. Est-ce que les technologies liées à la blockchain vont changer ça? Après tout, un blockchain est également un registre, à la différence qu’aucun d’intermédiaire de confiance n’est nécessaire puisque tous les membres du réseau mettent à jour ce registre de manière décentralisée.

 

Les banques sont des intermédiaires de confiance

Selon un rapport publié par le Crédit Suisse, les leaders du marché de l’industrie des cartes de paiement comme Visa et MasterCard, ne seraient pas directement menacés par l’évolution technologique liée à la blockchain, en raison des investissements importants réalisés dans ce domaine. Le système des paiements nationaux (u sein d’un même pays) est généralement considéré comme efficace et rapide par les utilisateurs grâce au nombre important de terminaux de paiements et de points de retraits en espèces.

Les crypto puristes diront que ce n’est pas plus difficile de payer en scannant un code QR ou d’envoyer des jetons depuis un portefeuille Nano S. La seule différence repose sur les investissements massifs qui ont été réalisés pour équiper chaque boutique avec des machines de paiement par carte et les remplacer par des terminaux sécurisés de paiement en bitcoin prendra du temps.

bitcoin payment
bitcoin payment

Cependant, les paiements direct en bitcoins ou toutes cryptocurrencies ne doivent pas être confondus avec ceux effectués avec des crypto-cartes telles que celle proposée par CryptoPay Xapo TenX, Bitwala Bitpay ou Wirex et qui sont des cartes de débit prépayé avec des cryptocurrencies. Nous ne pouvons pas les considérer comme des paiements bitcoin/cryptocurrencies puisque les sociétés de cartes de crédit continuent de contrôler leur droit d’émettre des cartes de débit.

Malgré tout il y a encore des domaines où le système de paiement est loin d’être efficace et où les paiements crypto vont sûrement s’avérer être de redoutables concurrents : les paiements par internet (1), les transferts internationaux (2) et offrir des services financiers aux personnes n’y ayant pour le moment pas accès (3).

 

1 – Paiements sur Internet

Nous oublions généralement que les cartes de crédit ont été créées avant la création d’internet. Ainsi elles ont été conçues pour les paiements physiques et non les paiements sur internet. Les cartes de crédit présentent trois problèmes principaux. Premièrement, ils exigent des frais de traitement. C’est la façon dont les opérateurs de cartes de crédit sont rémunérés et ces frais peuvent être composés d’un taux fixe (généralement 0,30 euros) et d’un taux variable. Ces frais sont acceptables pour les opérations quotidiennes sur les plateformes de e-commerce, mais ne sont certainement pas adaptés au monde des micropaiements entre machines dans lequel nous entrons. La fraude est la deuxième grande faiblesse des cartes de crédit. En dépit d’importants efforts des banques et des sociétés de cartes de crédit pour protéger les opérateurs de ces transactions, la fraude a entraîné des pertes d’un montant de 21milliards de dollars en 2015. Enfin et surtout, la sécurité est une préoccupation majeure des paiements par carte de crédit sur internet.

Dans le même temps, Alfred Kelly, directeur général de Visa le plus grand émetteur de cartes de crédit au monde, a affirmé lors d’une interview à CNBC, « je ne considèrent pas le bitcoin comme système de paiements « . Dans l’état actuel du protocole Bitcoin, il est difficile de le contredire. Comme nous l’avons déjà mentionné dans notre article sur l’Internet des objets, les Bitcoins sont un moyen très sûr pour transférer de la valeur de sur l’internet, mais il est également très limitée, pour plusieurs raisons :

– le protocole Bitcoin est lent: le protocole Bitcoin est programmé pour ajouter un bloc toutes les 10 minutes. La difficulté du Proof of Work est en effet toujours ajustées au nombre de mineurs intervenant sur le réseau (c’est à dire la quantité de puissance de calcul utilisée sur le réseau) pour que le délai entre deux blocs soit toujours de 10 minutes. En outre, il est généralement considéré que 6 blocs supplémentaires doivent être ajoutés à la blockchain pour qu’une opération soit considérée comme irrévocable. Dans la pratique, cela signifie que nous avons besoin d’attendre 60 minutes pour confirmer une transaction, ce qui est beaucoup trop long pour les applications commerciales.

– Déploiement limité: En raison du nombre limité de transactions pouvant être ajoutées à chaque block de la blockchain, il est actuellement difficile d’étendre l’application de la blockchain à un réseau ayant une croissance exponentielle et donc un nombre de transactions entre les membres du réseau (personnes physiques ou objets connectés) également exponentiel. La taille des blocks de la blockchain Bitcoin est 1MB (en septembre 2017) et même une amélioration comme SEGWIT 2X qui ajoute des capacités de stockage dans chaque block, ne suffit pas à contenter la demande actuelle du réseau bitcoin. Il est en effet considéré que près de 250,000 transactions sont constamment en attente de confirmation.

– Des frais importants: la présence de mineurs qu’il faut rémunérer pour leur travail de validation et d’ajout des blocks à la blockchain, est également un gros désavantage. A l’heure actuelle, les frais facturés les mineurs aux usagers pour chaque transactions ajoutées à la blockchain tourne autour de 2 dollars, mais peut atteindre des pics allant jusqu’à 8,5 dollars. Là encore le principe du minage qui vise à faire fonctionner le réseau de manière décentralisé et sécurisé, s’avère particulièrement inadapté aux micro-transactions qui vont exploser autour de nous dans un futur proche.

Lightning network
Lightning network

LE LIGHTNING NETWORK, UNE ALTERNATIVE POSSIBLE.

Le Lightning Network (dont le fonctionnement est décrit en détail dans notre article « Internet des Objets : Blockchain, Lightning Network et Tangle ») semble avoir été choisi comme solution à ces problèmes dans la mesure où il propose une architecture très prometteuse. Il permet la création de canaux dans lesquels les utilisateurs peuvent réaliser autant de transactions qu’ils le souhaitent sans avoir à les ajouter à la blockchain à chaque fois mais en bénéficiant de la sécurité d’un réseau décentralisé. En d’autres termes, les opérations sont confirmées instantanément et les frais sont répartis entre toutes les opérations réalisées dans le canal lorsque celui-ci est fermé et la dernière transaction (qui est le résultat de la compensation de ce que les parties se doivent mutuellement) est ajoutée à la blockchain.

Le seul problème réside dans le fait que les canaux sont seulement définis entre deux personnes. Afin d’atteindre une personne avec qui vous ne partagez pas de canal, vous devrez utiliser des nœuds intermédiaires ou « hubs ». Cependant, ces nœuds pourrait être considérés par les organismes de réglementation comme des « transmetteurs monétaires » et à ce titre être soumis à des exigences telles que la capitalisation minimale, contrôles KYC (…) qui ne peuvent pas être rempli par n’importe quelle personne.

Le Règlements du FinCEN définit le terme « transmetteurs monétaires » de l’argent comme une personne qui fournit des services de transfert de fonds, ou toute autre personne engagée dans le transfert de fonds. Le terme « services de transfert de fonds » signifie « l’acceptation de la monnaie, fonds, ou autres que la valeur de remplacement du service d’une personne et la transmission de service, fonds, ou autres que la valeur de remplacement du service à un autre endroit ou personne par tout moyen. » »

C’est ici que les banques et les grandes entreprises telles que les sociétés de cartes de crédit, pourraient entrer en jeu et commencer à gérer le réseau bitcoin, mais seul l’avenir nous confirmera ce scénario. Cette vidéo résume la assez bien question :

 

TANGLE, une alternative au LE LIGHTNING NETWORK

Tangle est un nouveau type de réseau reposant sur un DAG (Directed Acyclic Graph) qui a été conçu avec l’internet des objets comme ligne de mire. Tangle n’est plus vraiment une blockchain à proprement parlé, puisqu’il n’y a plus de « block » ni de « chain ». Tangle est en fait une blockchain de seconde génération qui ne repose pas sur une architecture de blocks reliés les uns aux autres par des hachages cryptographiques, mais conserve certains fondamentaux de la blockchain actuelle :

  • Un réseau de pair à pair
  • Une base de données décentralisée
  • Un mécanisme de consensus en vue de valider les transactions

Une des premières conséquences de l’absence de blocks est l’absence de mineurs. Pour être précis et comme nous allons le voir, il n’existe pas de membres du réseau qui soient exclusivement mineurs pour le compte du réseau. Tous les membres le sont un peu. Un réseau reposant sur Tangle ne charge donc pas de frais pour valider des transactions.

 

2 – Paiements Internationaux

Le système de transfert de valeur sur internet à 20 ans de retard sur celui de l’information. Là où l’information est devenue pratiquement gratuite, transférer de la valeur est toujours couteux en raison du cloisonnement des acteurs et du nombre des intermédiaires nécessaires pour relier ces différents systèmes. Ainsi il coute aujourd’hui au minimum 15$ pour effectuer un virement bancaire international et il vous coutera 2% de votre transaction si vous l’effectuez par carte bancaire.

Actuellement le système de paiement sur internet ressemble beaucoup à ce qu’était le système de communication par e-mail dans les années 1980, c’est à dire un système compartimenté et fermé. Si vous étiez un utilisateur du système d’échange de message GEnie, vous ne pouviez envoyer des messages qu’aux utilisateurs de GEnie, mais pas aux utilisateurs de CompuServe ou d’AOL. SMTP est le protocole qui a permis de relier tous ces réseaux indépendant et s’est vite impose comme le protocole de référence.

Il en va de même aujourd’hui pour des protocoles comme Ripple qui proposent de faire la connexion gratuitement et de manière décentralisée entre les différents réseaux bancaires existants.

Les conséquences de ces cloisonnements sont multiples. Les paiements internationaux prennent généralement plus d’une journée, ne peuvent être réalisés que pendant les heures d’ouverture des agences bancaires et engendrent des frais importants. Cela vient du fait que les fonds que vous transférez passent souvent par plusieurs institutions qui doivent à leur tour en vérifier l’origine et organiser le transfert. Ces nombreuses étapes accroissent considérablement le travail de croisement des données (entre les différents systèmes bancaires) par les intermédiaires et donc la durée du transfert, les frais nécessaires et les risques d’erreurs et de retards. Or face à la montée en puissance des technologies de registres décentralisés, ces systèmes semblent de plus en plus archaïques.

Les propos de Chris Larsen, chairman et co-fondateur de Ripple, tenus lors d’une session de questions/réponses Quora le 1er Décembre 2016, résument très bien la situation :

«La demande pour les transactions globales est entrain de changer, et le système financier actuel est parfaitement inadapté pour répondre aux besoins et aux opportunités de demain. C’est particulièrement vrai pour les paiements de faible valeur, qui ne sont pas rentables pour les banques et trop chers pour les individus. Les compagnies sont de plus en plus globales à partir du premier jour et doivent fournir des services à la demande. Depuis les Fortunes 500 jusqu’aux industries de la « tech » et au delà, nous les appelons les « nouvelles entreprises », et incluent des entreprises comme UBER, qui a besoin de payer ses chauffeurs dans près de 70 pays, et Amazon, qui envoient environ 1 milliards de produits pour le compte de vendeurs basés dans plus de 100 pays, à des consommateurs basés dans 185 pays. Les Nouvelles Entreprises veulent que leur banque soit capable d’effectuer des payements de petite valeur instantanément et en toute transparence. »

RIPPLE: réponse des banques à la menace

Ripple est un protocole internet dont l’objet est de faciliter les transactions financières. Au même titre que SMTP (Simple Mail Transfer Protocol) a défini les règles suivies par les ordinateurs pour envoyer des e-mails, RTXP (Ripple Transaction Protocole) définit un ensemble de règles permettant d’effectuer des transactions sur internet instantanément et gratuitement, dans n’importe quelle monnaie, cryptomonnaie, matière (Or par exemple) ou tout autre unité de valeur.

Ripple a lui pour objectif de relier tous les réseaux de paiement qui sont a l’heure actuelle encore indépendants en vue de les simplifier, de les rendre gratuit et plus rapide.

Ripple
Ripple

L’objectif de Ripple est de relier tous les systèmes bancaires et incompatibles afin de rendre les transferts de fonds entre institutions internationales, immédiat et presque gratuit. Pour plus d’informations sur le fonctionnement de l’entraînement vous pouvez lire notre article « Ripple : le protocole qui relie les banques »

 

3 – Fournir des Services Financiers aux Personnes Non Financiarisés.

Le bitcoin et les technologies de registre décentralisé pourraient permettre à de nombreuses personnes qui ne beneficient pas de comptes bancaires, d’avoir accès à des services bancaires depuis leur smartphone. Selon une étude realisée par McKinsey, près de 2.5 milliard d’adultes (soit la moitié de la population adulte mondiale) n’a pas accès à des services bancaires pour emprunter, économier ou transférer de l’argent. Or une part importante de ces adultes disposent d’un smartphone qui pourrait maintenant leur permettre d’avoir directement access au microcredit ou recevoir des payments d’un proche qui travaille à l’étranger sans passer par des intermedaire qui profitent souvent de la position de faiblesse des ces populations.

A en croire l’Overseas Development Institute (ODI), “ces frais excessifs coûtent au continent Africain $1.8 milliard par an, assez d’argent pour payer l’éducation en école primaire de 14 million d’enfant dans cette region. C’est parce que les travailleurs payent en moyenne 12% en frais pour transferer l’argent à leurs proches basés en Afrique sub-saharienne. Pour vous donner une idée, un travailleur envoyant $200 pour l’éducation de sa famille supporterait $25 de frais.”

 

BITPESA

BitPesa une start-up basee au Kenya qui offre des services de payments en permettant à ses usagers d’échanger des bitcoins pour des shillings Kenyan et de les envoyer directement sur leurs portefeuilles mobiles.

Le fait d’avoir un portefeuille sur son telephone mobile et de l’utiliser pour réaliser des payments est de plus en plus répendu en Afrique et ce service existait au Kenya avant l’arrivée de BitPesa. Safaricaom détient en effet M-Pesa, le leader incontesté des transfers et des payments par mobile (un tier du PIB du pays passerait par ce système), sur lequel BitPesa reposait intiallement pour assurer son développement. Or en proposant le même service que M-Pesa mais reposant sur des bitcoins au lieu de crédits mobile et offrant donc des frais beaucoup plus intéressant, BitPesa s’est retrouvé en concurrence directe avec Safaricom.

La réaction de ce dernier ne s’est pas fait attendre, BitPesa s’est rapidement retrouvé interdit d’acces au reseau de M-Pesa et donc incapable de proposer ses services sur le continent Africain. Un nouvel accord avec Airtel Money a par la suite permi à BitPesa de revenir et d’assurer une forte croissance ces deux dernieres années.

ABRA

Dans le même ordre d’idée, nous souhaitions également mentionner Abra, une start-up fondée en 2014 et dont l’objet est de permettre à ses usagers d’effectuer des transfers de monnaie internationaux gratuits et instantanés. Cette application utilise également le protocol Bitcoin pour realiser les transfers, mais à la difference de Bitpesa, les utilisateurs n’achètent pas les bitcoins eux même. Comme l’a affirmé Bill Barhydt, le fondateur et CEO d’Abra, lors de la conférence “American Banker’s Blockchain and Digital Currencies” en juillet 2016, “les usagers ne réalisent même pas qu’ils ont un portefeuille bitcoin. De leur point de vue, ils détiennent de l’argent local”. Cette application est intéressante parce qu’elle propose de réguler l’important risque de volatilité du bitcoin.

Il est en effet légitime de se demander ce qu’il adviendrait de la valeur de notre portefeuille mobile si le cours du bitcoin s’effondre subitement.

D’après Bill Barhydt, la stabilité des portefeuilles est réalisée en mettant en place des smart contracts avec des investisseurs institutionels de bitcoin qui détiennent constamment des quantités importantes de bitcoin. Ces contrats fonctionnent un peu comme des « Contracts For Différence » (« CFD »), c’est à dire des contract par lesquels les parties s’accordent sur la valeur d’un bien (ici le bitcoin) et effectuent des versements bilateraux selon que la valeur de se bien fluctue en dessous ou au dessus de cette valeur. Par exemple, si Bob considère que le prix du bitcoin va augmenter, il signe un CFD avec un broker au prix actuel du bitcoin moyennant une commission intiale. Si le prix du bitcoin augmente, Bob empochera la différence entre le prix du bitcoin au début du contrat et à la fin du contrat. L’un des principaux avantages des CFD est de pouvoir bénéficer du rendement du bitcoin sans en détenir directement.

On peut donc imaginer que ABRA parvient à l’équilibre des portefeuilles en réalisant une combinaison de CFD lui permettant de miser simultanément à la hausse et à la baisse sur le cours du bitcoin de telle sorte que les gains engendrés par un contrat viendraient compenser les pertes d’un autre contrat, le tout sans jamais détenir de bitcoin.

 

STELLAR

Stellar propose une structure de système de payment basée sur un un registre décentralisé qui fonctionne de la même manière que le système développé par Ripple. Les fondateurs de Stellar, Jed McCaleb (aussi créateur du fameux MtGox) et Joyce Kim, comptaient également parmi les fondateurs de Ripple avant de quitter le projet pour créer Stellar. L’idée fondatrice de Stellar est d’offir aux personnes qui n’ont pas accès aux services bancaires, essentiellement des habitants de pays en développement, des moyens de payements depuis les téléphones portables ainsi que des solutions de transfers internationaux immédiats et moyennant une fraction de centime.

Stellar
Stellar

Concrètement, Stellar permet de développer des applications à partir de son API (“Horizon”) et d’interagir avec l’ensemble du réseau par l’intermediaire de “Stellar Core” dont la fonction est de valider les transactions grâce au système de consensus que nous avons decrit plus haut. Une fois connecté au réseau, il est donc facile, immédiat et presque gratuit d’échanger n’importe quelle valeur d’un bout à l’autre de la planète.

Chaque participant a pour seul obligation de créer un compte pour lequel il se verra attribué un jeu de clées privées et publiques qui comme pour le bitcoin, seront à la fois son identifiant sur le réseau et sa signature pour réaliser des transactions. Il vous suffira ensuite de réaliser des transactions depuis votre compte.

Apres avoir passé deux ans à construire la plateforme, Jed McCaleb poursuit actuellement sont plan de route avec pour priorité l’Afrique et plus particulièrement le Nigeria.

 

PRET ACCORDÉ PAR LE RÉSEAU ET STOCKÉ SUR LE BLOCKCHAIN

Les start-ups Fintech s’appuyant sur la technologie de la blockchain sont également très actives dans l’industrie de prêt. Deux joueurs pourraient être mentionnées comme la solution qu’ils proposent sont vraiment prometteurs : SALT et Jibrel Network.

Les deux entreprises utilisent le même mécanisme. Les utilisateurs pourront enregistrer certains de leurs actifs sur le blockchain comme garantie du prêt, ils recevront d’autres utilisateurs du réseau. Pour chaque actif enregistré, un jeton est émis et transmis au prêteur jusqu’à ce qu’il reçu le plein remboursement de son prêt. Pendant la durée du prêt, les prêteurs ne sont autorisés à échanger ces jetons et obtenir des intérêts.

Le prêt accordé par ces cryptolenders sont très flexibles car pas de pré-paiements sont demandés par les emprunteurs, les intérêts sont mutuellement convenu et les vérifications de crédit sont remplacés par des actifs réels et cryptocurrencies garantie.

On pourrait évidemment en question la validité juridique de l’enregistrement actif et leur accélération par le prêteur si l’emprunteur ne rembourse pas le montant total, mais quand vous voyez que le régulateur français a récemment reconnu la valeur juridique des titres enregistrés sur un blockchain, vous pouvez vraiment sentir le vent du changement.

 

Conclusion

Même si la technologie est encore à un stade très précoce, il est évident que la tendance est là pour rester et changer l’industrie financière qu’Internet a fait pour l’industrie de l’information. La banque a pleinement conscience de cette menace et sont presque toutes les startups fintech financement incubateur pour rester sur le dessus de cette technologie de rupture.

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