Si vous vous baladez dans l’écosystème blockchain, vous savez qu’il s’agit d’un secteur friand de sigles et autres acronymes. DeFI, NFT et plus récemment DAO font partie du paysage. C’est de dernier acronyme qui nous intéresse aujourd’hui.
Une DAO est une Decentralized Autonomous Organization, une organisation autonome décentralisée en français. C’est un nouveau mode d’organisation indissociable de la technologie blockchain et de l’avènement du Web3. Certains voient dans ce mode d’organisation une véritable révolution, pour d’autres, il s’agit d’un simple effet de mode.
Mais qu’est-ce qui se cache derrière une DAO ? Quel est son mode de fonctionnement ? Quels sont ses cas d’usages ? Ses avantages ? Ses défauts ? C’est ce que nous vous présenterons en profondeur dans cet article !
Qu’est-ce qu’une DAO ?
Une DAO pour Decentralized Autonomous Organization est donc une organisation décentralisée autonome. Cette organisation est un nouveau modèle de gouvernance dont les règles sont inscrites dans la blockchain.
La première Dao a été créée en 2016 et se nomme The DAO. Elle fut créée par une startup slock.it pour montrer ce nouveau type d’organisation, gouvernée par les utilisateurs de manière entièrement décentralisée. Ce projet fut lancé sur la blockchain Ethereum et permettait donc de régir les relations entre les individus via un smart contrat, un contrat intelligent.
Stephen Tual, le CEO de Slock.it déclarait à l’époque : « l’objectif c’est de montrer que l’on pouvait créer un environnement trustlessness ». C’est-à-dire un environnement ou la confiance n’est plus nécessaire. Celle-ci est remplacé par du code et des smarts contracts.
En ce sens, ce mode de fonctionnement est dans la lignée de la philosophie de départ blockchain. Cette technologie de registre distribué est conçu pour ne nécessiter aucun tiers de confiance. Elle remplace elle aussi la confiance par la certitude mathématique.
Pour un investisseur, c’est normalement un gage de sérénité. En effet, lorsqu’on investit de l’argent dans une DAO, on est sûr de l’utilisation de l’argent et des différentes règles de fonctionnement puisque celles-ci ont été « gravées dans le code ».
Par la suite, le fonctionnement de la DAO se déroulera sous la forme d’une démocratie participative version Web3. Chaque personne ayant investi dans l’organisation possède un droit de vote et pourra donc voter concernant le recrutement de nouvelles personnes ou encore l’ajout de nouveaux investissements etc. Les investisseurs financent l’organisation en apportant de la crypto-monnaie et obtiennent en échange un token de gouvernance qui leur permettra de prendre part au vote. C’est une pratique courante dans le secteur que l’on peut retrouver sur des protocoles comme Aave ou MakerDAO par exemple.
C’est un peu le modèle de l’actionnariat répliqué à l’écosystème blockchain. Toutefois, en lieu et place d’actions, vous obtenez des tokens de gouvernance pour votre investissement ici, non pas dans une entreprise mais une DAO.
Quelques exemples de DAO
Constitution DAO a été l’un des exemples les plus médiatiques de DAO. Cette organisation avait pour unique but d’acheter l’une des copies officielles de la Déclaration d’Indépendance américaine et cherchait donc à réunir des fonds en vue de cet objectif. Malheureusement pour les membres de la DAO, un investisseur a surenchéri et les a empêché de parvenir à leur but.
L’idée se voulait avant tout symbolique, en remettant dans les mains de la communauté, un document riche de sens comme la déclaration d’indépendance américaine.
Dans l’actualité ces dernières semaines, on peut aussi citer la Julian Assange DAO et son token le Justice. L’idée de cette DAO était de trouver des ressources pour permettre la défense du créateur de WikiLeaks actuellement menacé d’extradition vers les États-Unis où il risque une lourde peine de prison. Au travers de la DAO, ses partisans peuvent ainsi lever facilement des fonds sans aucune entrave ou censure. Une manière de rendre la pareille à ce défenseur des libertés acharné.
Récemment, au cœur du conflit Ukrainien, une DAO récoltant des fonds pour soutenir le pays a été lancée. La DAO reverse les fonds pour aider les civils du pays meurtris par la guerre initiée par la Russie. Chacun peut donc donner des ethers pour soutenir le peuple ukrainien dans cette terrible épreuve.
On retrouve aussi le modèle de DAO dans des protocoles plus traditionnels de l’écosystème blockchain, notamment de la finance décentralisée.
On peut notamment citer Convex DAO issue du protocole Convex qui permet notamment de staker des tokens Curve pour générer des intérêts. En possédant des tokens de gouvernance CVX, vous pouvez ainsi participer à la gouvernance du protocole et aux différents votes. Vous devez verrouiller ces tokens pour 17 semaines, ce qui vous donnera des intérêts supplémentaires et un poids accru dans le vote sur la DAO du protocole.
Par exemple, une des récentes propositions de vote concernant l’abaissement du quorum de 20% à 15% pour les différents votes sur la DAO. Elle a été largement acceptée par la communauté à plus de 99,9 %.
L’un des exemples les plus connus de l’écosystème reste MakerDao, un des pionniers de la finance décentralisée. Le protocole de prêt et d’emprunt, notamment créateur du stablecoin décentralisé DAI, fonctionne sur les bases d’une DAO comme son nom l’indique. L’idée était de créer une communauté qui exercerait la gouvernance d’un protocole de finance offrant des opportunités d’investissement intéressantes aux participants.
C’est ensuite qu’est née la volonté de créer la première monnaie stable décentralisée que nous connaissons aujourd’hui, le DAI. En effet, contrairement à l’USDT de Tether ou à l’USDC de Circle, le DAI ne dépend pas d’une entreprise.
Autre exemple, Aave, un protocole majeur de la finance décentralisée qui permet aussi aux possesseurs de son token de prendre part à la gouvernance du projet. A ce jour près de 108 000 utilisateurs et possesseurs du token Aave participent à la gouvernance d’un des principaux protocoles fournisseur de liquidités de la DeFI. Le protocole utilise la plateforme Snapshot que nous évoquerons plus loin afin de procéder aux différents votes de gouvernance. Par ailleurs, Aave va encore plus loin en proposant Aave Grants DAO qui permet de doter certains projets de la communauté de bourse pour aider à leur développement
Quelles plateformes utiliser pour créer sa DAO ?
Avant de lancer une DAO, il apparait primordial de s’intéresser à cinq éléments fondamentaux.
Tout d’abord quel est le but de ma DAO ? Quelle(s) mission(s) cherche-t-elle à accomplir ? Il faut toujours une mission, un projet pertinent pour que les utilisateurs aient envie de s’impliquer dans une organisation autonome décentralisée.
Deuxième point central, le mécanisme de vote. Il faut des règles précises concernant le mécanisme de vote qui reste avec votre mission, l’élément central de votre projet.
Troisième point, vous aurez besoin de tokens de gouvernance pour garantir l’accès au vote de votre DAO. Vous pouvez aussi permettre le vote grâce à d’autres mécanismes ou actions, mais les tokens de gouvernance restent le moyen le plus efficace de gérer cette question.
Quatrième point, vous aurez besoin d’une communauté. Plus celle-ci sera importante, plus vous vous assurez une grande décentralisation. Vous devrez donc susciter l’intérêt dès votre lancement pour attirer les utilisateurs au sein de votre organisation.
Dernier point, vous devez édicter les règles concernant la gestion de vos fonds. Généralement les DAO mettent en place une trésorerie sous forme de portefeuille multi-signatures. Ainsi les fonds ne sont utilisables que si tous les participants ayant une signature sont d’accord.
Une multitude de solutions pour créer votre DAO
Une fois les points fondamentaux éclaircis, vous avez le choix entre différentes solutions pour créer votre DAO. La plupart de ces options mettent au cœur de leur approche, simplicité et facilité d’utilisation afin de permettre une adoption croissante de ce nouveau mode d’organisation.
Aragon : une solution simple et efficace
Vous pouvez par exemple opter pour Aragon qui permet facilement de créer une DAO sur les blockchains Ethereum, Polygon, Harmony ou encore Andromeda. Grâce à un logiciel libre fourni par cette solution, vous pouvez créer facilement votre DAO personnalisée.
Pour cela, vous aurez besoin de posséder un nom de domaine ENS (Ethereum Name Service). Il faudra vous assurer de posséder assez d’ethers pour prendre en charge les frais de gas nécessaire à la création de la DAO. Une fois votre nom de domaine ENS en votre possession, vous devrez créer une organisation liée à ce nom de domaine via l’application décentralisée Aragon. Ensuite, vous aurez accès aux différents éléments clés, entièrement personnalisable comme le pourcentage de vote requis ou encore la durée de chaque vote.
Cette solution est notamment utilisée par des projets d’envergure comme le metaverse Decentraland et compte pas moins de 1900 DAO construites sur son logiciel. Une solution majeure qui a su s’imposer grâce à sa simplicité d’utilisation et des frais de mise en place limités.
DAOstack Alchemy
DAOstack vous permet de créer des DAO sur les blockchains Ethereum et Gnosis Chain. Là encore, la solution est assez simple à prendre à main et vous n’aurez pas besoin d’un ENS (Ethereum Name Service). Il vous suffira de connecter votre portefeuille à l’application et de suivre 4 étapes : la description de votre DAO, la configuration, l’ajout de membres et enfin le lancement. Une solution peu coûteuse et facile à prendre à main.
Snapshot : un mécanisme de vote personnalisable
Snapshot est une solution vous permettant d’effectuer des votes sur votre DAO. C’est notamment le mécanisme présenté plus haut sur Convex. Ce système de vote est dit off chain, il est sûr et empêche notamment les utilisateurs d’acheter plus de tokens pour influencer un vote en cours. Il est notamment plébiscité pour les projets déployés sur de nombreuses blockchains.
Pour utiliser cette solution, vous devez la aussi posséder un domaine ENS afin de lier Snapshot à ce domaine. Vous pouvez ensuite personnaliser les paramètres comme les conditions de vote, les administrateurs et lancer votre mécanisme de vote.
Un outil de gouvernance innovant mais faillible
Des avantages en phase avec l’esprit de la blockchain
Le premier avantage d’une DAO, c’est avant tout la décentralisation. C’est le mode de fonctionnement qui permet la plus grande décentralisation, un concept au cœur de l’écosystème blockchain. Nul besoin de tiers de confiance avec une DAO qui permet par ailleurs de vérifier chaque décision grâce à la transparence de la blockchain. On peut ainsi s’assurer que chaque prise de position est bien conforme au vote de la communauté et aux règles inscrites dans le code.
Un autre avantage majeur, c’est la possibilité de mettre en place facilement une organisation transfrontalière. Ici, pas besoin de démarches administratives, tout se fait via un smart contract qui par définition ne se limite pas aux frontières d’un pays. Peu importe que vous soyez en Australie, en France ou au Nigeria, du moment que vous avez accès à internet, vous aurez un accès à la DAO et à ses services. C’est donc aussi une organisation qui se veut plus inclusive en permettant l’accès au plus grand nombre à ce nouveau type d’organisation.
Corolaire de la décentralisation, la DAO permet donc une transparence optimale. Grâce à la technologie blockchain, il est très simple de vérifier si l’organisation répond bien aux objectifs définis, si celle-ci n’est pas entre les mains de quelques intérêts etc. Si l’on souhaite modifier son fonctionnement ou ses règles, il faudra un vote de la majorité et cela empêche donc une prise de contrôle par quelques personnes comme on peut l’observer dans des organisations plus traditionnelles. Chaque personne de la DAO, peu importe son implication, pourra vérifier facilement et en toute transparence le fonctionnement et les prises de décisions de la DAO grâce à la technologie blockchain.
Avec ces avantages, il est normal de voir les DAO se multiplier et devenir l’outil de gouvernance privilégié notamment de la finance décentralisée. Toutefois, rien n’est parfait et comme toute innovation les DAO présentent aussi quelques défauts.
Des risques bien présents
Comme chaque innovation, la DAO est un nouveau modèle de gouvernance qui n’est pour l’heure pas régulée. En ce sens, elle est loin d’être parfaite et comporte quelques imperfections. Pour l’heure, par exemple, pas de contraintes légales ni de régulation mises en place dans les différents états. Le flou règne donc encore sur ce type d’organisation d’un point de vue juridique.
L’une des faiblesses des DAO réside aussi dans l’une de ses forces. Chaque décision étant soumise à un vote, cela peut amener à ralentir fortement la prise de décision. En effet, avec cette organisation, impossible de se passer du vote de la communauté. Certains amendements ou changements peuvent parfois nécessiter beaucoup de temps.
C’est l’une des raisons principales qui entravent pour l’heure le développement de ce type d’organisation. Les DAO restent pour l’heure dans un périmètre d’actions relativement simples. Si elles doivent être amenées à gérer des fonctionnements plus complexes, cette temporalité ralentie risque de porter préjudice à leurs actions.
Pour certains opposants aux DAO, ces dernières entrainent aussi une pensée robotique et qui manque d’esprit critique. Hormis le vote sur les décisions, il est difficile de s’entendre lorsque qu’un problème inédit ou une situation sortant de l’ordinaire serait amené à se présenter pour la DAO.
Les DAO si elles permettent à chacun de voter pour la gouvernance d’un projet conditionne souvent le poids du vote au nombre de tokens de gouvernance possédés. En ce sens, ces dernières peuvent être accusés de donner énormément de pouvoir aux mains les plus fortes et les plus riches. Pour l’heure, ce mécanisme semble le plus équitable mais des innovations peuvent être amenées pour contre balancer le poids des plus gros investisseurs. Si ceux-ci ont trop de pouvoir, alors on se retrouve avec une DAO accaparée par quelques-uns et non au service d’une communauté.
Encore une fois dans l’écosystème blockchain, l’un des plus gros problèmes demeure le risque technologique. Il faut évidemment s’assurer que le code, les smarts contracts ne comportent aucune failles. Dans le cas contraire, les fonds du projet pourraient être dérobés. De même, quelqu’un pourrait modifier les règles d’un vote pour bénéficier d’un avantage. Il faut donc que la DAO soit auditée afin de s’assurer de sa sécurité.
L’un des hacks les plus célèbres de l’écosystème reste celui du protocole The DAO sur la blockchain Ethereum en 2016. Rapidement de nombreux ethers avaient été dérobés, environ 31% de la trésorerie du projet. C’est également dans ce contexte qu’Ethereum a dû subir son hard fork, la séparation en deux blockchains distinctes, qui donnera naissance à Ethereum Classic.
Cette innovation n’est donc pas sans risque et aura surement besoin d’être améliorée si elle veut s’imposer dans la durée comme une solution viable.
Un nouveau mode d’organisation révolutionnaire ?
On parle souvent de l’émergence d’un Web3 pour désigner l’écosystème blockchain et les nombreuses possibilités qu’il offre aux internautes. Après la découverte d’Internet puis l’avènement du web social, le Web3 a pour mission de redonner le contrôle et le pouvoir aux internautes. Face au quasi-monopole de quelques grands groupes comme Meta, Apple ou encore Amazon, le Web3 entend remettre l’utilisateur au centre de cette nouvelle ère du web.
Face à cet état de fait, certains acteurs du secteur comme Jeff Kauffman, le fondateur du token communautaire Jump, voit dans les DAO le futur de l’Internet Mondial et une solution face à la domination des GAFAM. Pour lui, si le Web 2.0 dans un premier temps principalement, a permis la création de communautés sur les différents réseaux sociaux, c’est désormais une ère révolue. Avec Facebook, les marques ont pu avoir un retour sur leurs produits de la part de consommateurs comme il n’était pas possible de l’imaginer quelques années avant. Mais face au business model de ces géants des réseaux sociaux et donc au besoin croissant de recourir à la publicité, la notion de communauté s’est quelques peu dissoute dans la réalité du business.
Selon Jeff Kauffman, le Web3, les tokens et les DAO peuvent recréer cet aspect de communautaire qui a progressivement disparu. Vous pouvez notamment distribuer des NFT à vos consommateurs, leur donner accès à des avantages ou évènements exclusifs et ainsi créer de véritables communautés.
Par ailleurs pour le CEO de Jump, le Web3 innove et avance beaucoup plus rapidement que les entreprises traditionnelles. Il fait même la prédiction que d’ici 5 ans, une DAO aura racheté une grande marque du Top 1000 Forbes. En effet, selon lui, la levée de fonds notamment devient tellement plus aisée grâce à la création d’une DAO qu’il est tout à fait envisageable de voir une communauté s’unir et racheter une grande entreprise dans un futur proche. L’exemple de la communauté bâtie par Yuga Labs avec les Bored Ape Yacht Club est à ce titre assez parlant. Après avoir lancé sa collection de NFT qui a rencontré un énorme succès, le projet a désormais son propre token, bientôt son propre film et continue d’étendre son univers et sa communauté.
Les DAO permettent donc d’envisager un futur radicalement différent. En redonnant le pouvoir aux utilisateurs et en leur permettant de s’unir via la technologie blockchain, ces organisations représentent des pistes d’évolution intéressantes pour nombre de sociétés.
Conclusion
Nées dans l’écosystème blockchain et fortement implantées dans la finance décentralisée, les DAO s’émancipent désormais de cette tutelle et se font connaitre d’un public plus large. Avec un fonctionnement transparent et décentralisé, ce nouveau mode d’organisation séduit de plus en plus. Face aux monopoles et à l’omniprésence de certaines entreprises, les DAO semblent être la réponse du Web 3 face à cet ancien monde.
Mark Cuban, milliardaire américain, propriétaire de la franchise NBA des Dallas Mavericks et crypto enthousiaste partage son enthousiasme pour ce nouveau modèle d’organisation : « Le futur des sociétés pourrait devenir très différent à mesure que les DAO se généralisent. C’est la combinaison ultime entre capitalisme et progressisme. Les entrepreneurs qui mettent en place des DAO peuvent faire de l’argent. Si la communauté excelle dans l’art de gérer la gouvernance, tout le monde en partage les bénéfices. L’absence de tierce partie proposée par la technologie blockchain peut payer. Il y a tellement de paramètres et de process dans n’importe quelle entreprise dont l’efficacité et la productivité peuvent être améliorés via la décentralisation. A mesure que les sociétés seront construites sur cette approche, nous verrons se bâtir d’incroyables projets.»
Il n’est pas le seul à être enthousiaste vis-à-vis des DAO qui continueront surement d’alimenter de nombreux débats dans les années à venir. Comme toute innovation, ces dernières auront surement besoin d’être améliorées et de résoudre certains défis. Toujours est-il que ce nouveau mode de fonctionnement offre un nombre quasi infinie d’opportunités et de cas d’usages qu’il sera intéressant d’observer dans le futur !
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