Apparu en 2009, le bitcoin reste encore une énigme pour un grand nombre d’investisseur. Comment le classer ? Comment est déterminée la valeur du bitcoin en euros? Quels sont les éléments qui influencent son prix ?
Le bitcoin comme toutes les autres crypto-monnaies, a créé un nouveau business model très différent de celui des sociétés traditionnelles. En effet, aucun des instruments de valorisation que nous utilisons actuellement ne peuvent être appliqués aux cryptos.
Cet article va vous donner de nombreuses clés pour mieux comprendre ce que sont réellement ces nouveaux écosystèmes. Nous tenterons également d’expliquer comment ils fonctionnent et les théories existantes à l’heure actuel pour tenter de la valoriser.
Où trouver la valeur du bitcoin en euros?
Il est essentiel de commencer par clarifier comment est représentée la valeur du bitcoin en euros. Elle est toujours déterminée en fonction de monnaies nationales ou d’une autre crypto-monnaie. Ainsi par exemple, le prix du bitcoin pour être déterminé en euros, on parle alors de la paire « EUR/BTC ». Comme vous pouvez l’imaginer, il existe un grand nombre de paires disponible.
Le prix du bitcoin est en perpétuelle évolution et résulte de la confrontation entre l’offre et la demande sur le marché des crypto-monnaies. Autrement dit, le prix du bitcoin à un moment « T », correspond à ce que les vendeurs et les acheteurs sont prêts à accepter pour échanges leurs bitcoins.
L’historique de tous ces prix est généralement représenté sur un graphique avec la date en abscisse et le prix en ordonnées.
Valeur du Bitcoin en euros
Le prix du bitcoin en euro peut être trouvé à de nombreux endroits. Une façon rapide de la consulter et d’utiliser Google. Pour cela, il suffit de tapper « Bitcoin » dans le barre de recherche et vous verrez immédiatement me prix s’afficher.
Très facile d’accès, Google Finance Bitcoin offre également la possibilité de choisir un grand nombre de monnaies nationales. Vous pouvez par exemple choisir de déterminer le prix du bitcoin en dollar en cliquant simplement sur l’onglet relatif aux monnaies nationales :
Cette application n’offre toutefois que le prix du bitcoin. Si vous êtes intéressé par le prix des autres crypto-monnaies, vous pouvez consulter le site Coinmarketcap.
Valeur du Bitcoin en dollar: Bitcoinwisdom
Le site bitcoinwisdom propose une représentation graphique des prix du bitcoin par rapport au dollar depuis sa création. Cette plateforme regroupe les courbes proposées par plusieurs bourses d’échanges. Nous vous conseillons d’utiliser celle qui existe depuis le début c’est-à-dire la courbe proposée par Bitstamp.
Vous pourrez ainsi au graphique ainsi que de nombreux outils d’analyse technique.
Valeur du bitcoin face aux autres crypto-monnaies
Si vous cherchez la valeur du bitcoin face aux autre crypto-monnaies, c’est que vous avez un niveau plus avancé. Le meilleur endroit pour les trouver c’est sur les places de marchés, là où l’offre et la demande se rencontrent.
C’est en effet sur les bourses d’échanges de crypto-monnaies que vous pourrez trouver toutes ces paires. Comme nous l’avons expliqué en détail dans notre article relatif aux bourses bitcoin, tous les échanges n’offrent pas le nombre de paires. Les bourses d’échanges Crypto/Crypto, sur lesquelles il est uniquement possible de déposer des crypto-monnaies, en compte généralement beaucoup plus.
En effet, des échanges comme Bittrex ou Binance offrent des centaines de possibilités. Il est ainsi possible d’acheter n’importe quelle crypto-monnaies avec des bitcoins.
Comme vous pouvez le voir sur la page ci-dessous, Bittrex propose de nombreuses pairs Bitcoin/crypto-monnaies :
Qu’est-ce que le bitcoin ?
Avant de décrire les facteurs qui impactent le prix du bitcoin, il est essentiel de déterminer ce qu’est le bitcoin. Il y a eu de nombreux débats ces dernières années visant à clarifier si le bitcoin est une monnaie, un titre financier ou une matière première.
Pour pouvoir répondre à cette question, nous devons d’abord mieux comprendre la structure du réseau bitcoin.
Qu’est-ce que le bitcoin ?
Le mot bitcoin définit à la fois, le réseau des utilisateurs du bitcoin et le jeton qui est échangé entre ces utilisateurs. Le réseau bitcoin est constitué d’un grand nombre de membres utilisateurs connectés les uns aux autres par leurs ordinateurs. L’objectif de ce réseau est uniquement d’échanger de la valeur entre ses membres, grâce aux jetons bitcoin.
Tout le monde peut devenir membre de ce réseau. Si un utilisateur souhaite interagir directement avec le réseau il devra télécharger le protocole bitcoin sur son ordinateur en téléchargeant par exemple le portefeuille source du bitcoin. Il est également possible de prendre part au réseau bitcoin grâce à un intermédiaire, comme une bourse d’échange.
[Protocole bitcoin : le protocole bitcoin est le code source du bitcoin. C’est un programme informatique open source, c’est-à-dire accessible à tous. Ce programme prévoit toutes les règles de fonctionnement du réseau bitcoin : création des transactions, mécanisme du minage, interaction entre les membres. Pour simplifier, le protocole bitcoin contient toutes les règles pour indiquer à votre ordinateur comment prendre part au réseau bitcoin].
Toutes les transactions sont ensuite ajoutées dans la blockchain. Cette dernière est une base de données décentralisée qui est mise à jour par les mineurs. Les mineurs sont donc les banquiers du réseau bitcoin puisque ce sont eux qui mettent à jour les « comptes » du réseau enregistrés sur la blockchain. La grande nouveauté c’est que la mise à jour des compte ne se fait plus par un tier de confiance (des banquiers par exemple), mais directement par les membres du réseau (les mineurs).
Ce qu’il est important de retenir c’est que le bitcoin est un réseau décentralisé d’ordinateurs, qui effectuent des transactions entre eux à l’aide de bitcoin. Toutes ces transactions sont ensuite enregistrées dans une blockchain de manière chronologique.
Le bitcoin est-il une monnaie ?
Vraiment désolé, mais la réponse est à la fois « oui et non ».
D’abord, le bitcoin partage de nombreuses caractéristiques avec les monnaies traditionnelles. Le bitcoin est en effet une unité de compte. C’est-à-dire qu’il peut être utilisé pour mesurer la valeur d’un autre bien. Ensuite, le bitcoin est utilisé pour échanger de la valeur. Comme nous l’avons fait cet échange de valeur se fait entre les membres du réseau ou ceux qui utilisent un intermédiaire comme une bourse d’échange. Enfin, le bitcoin est une réserve de valeur. La solidité de sa technologie basée sur des mécanismes cryptographiques avancés, permet à ses utilisateurs de stocker de la valeur pour le futur.
Pourtant le bitcoin n’est pas une monnaie au même titre que l’Euro par exemple. D’abord par ce que le bitcoin n’a pas de « cours légal ». Autrement dit, tous les acteurs économiques n’ont pas l’obligation d’accepter des euros. Bien que de plus en plus de commerçants acceptent les paiements en bitcoin, on ne peut pas forcer ceux que ne le souhaitent pas.
Autre différence importante, l’euro est une monnaie gérée par une banque centrale. Autrement dit, les politiques monétaires liées à l’euro et à son volume sont gérés de manière centralisée. Ce n’est pas le cas pour le bitcoin comme nous l’avons vu précédemment. En effet, le bitcoin repose sur une technologie décentralisée (le blockchain), sa gestion est donc soumise au consensus permanent de ses utilisateurs.
Enfin, le bitcoin n’est pas encore réglementé contrairement aux monnaies nationales. C’est pourquoi si vous perdez vos bitcoin aucune réglementation ne peut vous protéger. Ce n’est pas le cas si on vous vole votre carte bancaire puisque votre banque devra en théorie vous indemniser.
Le bitcoin et les crypto-monnaies en général, représentent une avancée importante en ce qu’elles permettent l’échange de valeur directement sur internet entre personnes qui ne se connaissent pas. Jusqu’à aujourd’hui, nous devions toujours passer par un intermédiaire (banque ou société de carte de crédit).
Cette liberté a un prix puisque les détenteurs de bitcoin sont pleinement responsables de leurs conservations.
Le bitcoin est-il un titre financier ?
Comme des titres financiers traditionnels, la valeur du bitcoin est déterminée par le marché. Il est donc légitime de se demander si le bitcoin et les autres cryptomonaies ne peuvent pas être qualifiés comme des titres financiers traditionnels.
La réponse à cette question doit être nuancée. En effet le rôle joué par un token dans le réseau qui l’a créé n’est pas toujours le même. Le rôle principal des tokens est de transférer de la valeur entre les membres du réseau, comme le fait le bitcoin. Mais dans d’autres applications, les tokens peuvent avoir des fonctions différentes ou supplémentaires. En les « Utility Tokens » par exemple sont qualifiés ainsi par ce qu’ils peuvent avoir des fonctions très différentes.
William Mougayar est d’ailleurs un des premiers à avoir listé les rôles que peuvent avoir les tokens.
Vous vous demandez peut-être quelle est la position des régulateurs sur cette question. Nombreux d’entre eux ne se sont pas encore prononcés. En France, il a été admis que les tokens ne sont pas des titres financiers. C’est la raison pour laquelle, un régime à part entière a été créé pour encadrer les émissions de tokens, les fameuses Initial Coins Offering (« ICO »).
De son côté le gendarme de la bourse américaine, la Security and Exchange Commission (« SEC »), soumets les tokens au « Howey Test ». Le test de Howey détermine qu’un token représente un contrat d’investissement si:
« une personne investit son argent dans une entreprise commune et est amenée à attendre des profits uniquement des efforts du promoteur ou d’un tiers ».
Certain token remplisse ces conditions quand par exemple ils produisent des dividendes pour leurs détenteurs. De nombreuse ICO se sont ainsi vue requalifier par la SEC en « offre publique d’achat » et ont été sanctionnées pour ne pas avoir respecté les règlementations en vigueur.
Pour autant, le président de la SEC, Jay Clayton, a confirmé dans un communiqué publié fin décembre 2018 que le bitcoin n’est pas un contrat d’investissement et à ce titre n’est pas soumis aux réglementations actuellement en vigueur.
Le bitcoin est-il une matière première ?
Qu’est-ce qu’une matière première ?
Une matière première pourrait être définit comme une unité d’un actif tangible ou non. Cet actif peut être vivant comme le bétail, les céréales ou non tel que le charbon, l’or, le gaz ou l’électricité. Contrairement aux autres titres financiers comme les actions ou les obligations, il importe peu de savoir qui produit la matière première. En effet, l’action d’une entreprise A ne pourra jamais être valorisée de la même manière que l’action d’une entreprise B.
Par contre une matière première est par définition fongible. Cela signifie qu’un gramme d’or peut être remplacé par n’importe quel autre gramme d’or pourvu que les deux aient la même nature et la même qualité. Autrement dit, le prix d’une matière première est presqu’uniquement déterminé par une confrontation entre l’offre et la demande sur le marché. Elle n’a pas en elle-même de valeur pouvant influencer la façon dont son prix est déterminé. Cela signifie que vous devez la vendre pour gagner de l’argent avec.
Cette première définition semble parfaitement coller avec ce qu’est le bitcoin. Un actif immatériel fongible qui doit être produit et qui n’a pas de valeur intrinsèque, ce qui implique que le prix soit uniquement déterminé par le marché. En effet, comme pour l’or ou le charbon, la production du bitcoin a un coût. Le terme utilisé pour la production du bitcoin est d’ailleur le même puisque nous parlons de « miner » le bitcoin. Les mineurs sont les membres du réseau qui ont pour mission de produire les bitcoins.
Le coût du minage.
Il est important de comprendre que le minage du bitcoin est un business pour les mineurs. En effet, ces derniers sont en compétition les uns avec les autres pour ajouter les blocks à la blockchain bitcoin. Le premier mineur qui résout le mécanisme du « Proof of work », est en effet celui qui peut ajouter le block à la blockchain. Le « Proof of Work » peut être comparé à un problème que les mineurs doivent résoudre.
Or pour pouvoir participer au mécanisme du « Proof of Work », il faut disposer de matériel très spécifique et onéreux. A cela s’ajoute les frais de connexion à internet et d’électricité. Les mineurs doivent donc investir des montants extrêmement importants pour pouvoir rester compétitifs dans la course au minage. Ils se rémunèrent uniquement en recevant les 12.5 btc pour chaque block ajouté ainsi que les frais attachés à chaque transaction.
Il est également important de rappeler que la difficulté du « Proof of Work » augmente avec le nombre de mineurs participant au mécanisme du minage.
Certains analystes ont estimés que le bitcoin pouvait être considéré comme une matière première en raison de son coût de production (ou « d’extraction »). Comme l’or, la création des bitcoins engendre des coûts importants. C’est en ce sens que l’autre gendarme de la bourse Américaine, la U.S. Commodity Futures Trading Commission (CFTC), a tranché en qualifiant officiellement le bitcoin de matière première.
Maintenant, il n’est pas prouvé que ce coût du minage impact les évolutions du prix du bitcoin. L’inverse est par contre beaucoup plus clair. En effet, le prix du bitcoin impact directement l’industrie du minage. Nombreux sont les mineurs à avoir investi dans du matériel au moment où le bitcoin valait USD 20,000 et se retrouvent en 2019 avec une rentabilité très différente. Les faillites dans l’industrie du minage ne se comptent plus à tel point que certains se demandent si le bitcoin peut survivre à des prix trop bas.
L’avenir nous le dira, mais en théorie oui, puisque le protocole s’adapte au nombre de mineurs (« Hashing power ») présent sur le réseau.
Quelle est la valeur réelle du bitcoin : les éléments à prendre en compte
Dans cette section nous allons entrer dans les détails de ce qui fait ou contribue à faire la valeur du bitcoin. En réalité de nombreux facteurs influencent le prix du bitcoin et nous allons tenter de les lister ci-dessous. Comme nous l’avons évoqué plus haut, le prix du bitcoin est le résultat de la confrontation de l’offre et de la demande sur les marchés de capitaux. Dès lors qu’est-ce qui pousse les individus à vouloir acquérir des bitcoins ?
Le service rendu par le réseau
Tout d’abord, le réseau bitcoin rend un service efficacement à ses membres. Comme nous l’avons vu, le bitcoin est un réseau décentralisé et autonome constitué de tous les ordinateurs qui ont téléchargé le protocole bitcoin. Mais l’objectif initial de ce réseau est de résoudre un problème bien spécifique. Celui du transfert de valeur sur internet.
Le transfert de valeur sur internet
C’est un des grands apports de la technologie blockchain. Pour l’illustrer, prenons l’exemple du transfert d’une vidéo sur internet. A l’heure actuelle lorsque vous transférez une vidéo sur internet vous en conservez une copie sur votre ordinateur. Mais si vous souhaitez transférer 20 euros, vous devez vous assurer que la somme vous a bien été envoyés et n’a pas entre-temps été envoyé à une autre personne. Pour cela, la seule façon est de passer par un tier de confiance, une banque par exemple.
Mais en utilisant le bitcoin, vous pouvez maintenant transférer les 20 euros directement à un inconnu par internet et sans intermédiaire. C’est le service que rend le bitcoin. Il le rend d’autant mieux que le transfert est immédiat et presque gratuit quelle que soit le pays du destinataire et le volume du transfert.
Chaque crypto-monnaie résout un problème bien particulier
Chaque crypto-monnaie disponible à l’heure actuelle, s’est fixée de résoudre un problème bien particulier. Il en existe des milliers, il y a donc des milliers de problèmes qui cherchent à être résolu grâce à ces échanges décentralisés. Les tokens émis par ces crypto-monnaies ne sont que les moyens de nécessaire pour résoudre le problème. Le bitcoin n’est que le moyen pour permettre le transfert de valeur. Mais il n’est rien sans le protocole, le réseau des programmeurs, de mineurs, des utilisateurs, la blockchain et tous les autres éléments consitutifs de ces crypto-monnaies.
Ce qu’il faut comprendre c’est qu’en théorie, la valeur des tokens dépend de la capacité du réseau à résoudre le problème qu’il s’est fixé. Si la solution proposée par le réseau fonctionne et si elle est perçue comme telle par les investisseurs, il y aura de la demande pour le token.
Le nombre des tokens émis
Le cas du bitcoin : une crypto-monnaie non-inflationniste
Contrairement aux monnaies nationales qui peuvent être produites sans limites, le nombre des bitcoins est limité. Le protocole bitcoin prévoit en effet le nombre maximum de bitcoins qui pourront être émis. Ce chiffre est de 21 millions.
Comme vous le savez peut-être, les bitcoins sont émis à travers le mécanisme du minage. En effet, chaque fois qu’un block est ajouté à la blockchain par un mineur, 12.5 bitcoins sont émis (« créés ») et distribués à ce mineur. Celui-ci les met ensuite (ou non) en circulation, en les transmettant à d’autres utilisateurs du réseau. Le protocole prévoit également qu’un block est ajouté à la blockchain toutes les 10 minutes. 12.5 bitcoins sont donc créés de toutes pièces et mis en circulation toute les 10 minutes.
A ce rythme-là, il est estimé que la totalité des bitcoins auront été minés d’ici 2022. Le bitcoin n’est donc pas une monnaie inflationniste, ce qui impact directement sa valorisation. Le fait que le nombre total des bitcoins qui seront émis soit déjà connu, entraine un sentiment de rareté face à la demande croissante pour cette crypto-monnaie.
Ce sentiment est accentué par le fait que le bitcoin est souvent perçu comme une « reserve de valeur ». Rappelons que le bitcoin est aussi appelé « l’or numérique ». Le bitcoin est encore jeune, mais il faut reconnaitre que depuis sa création aucun hacket n’a réussi à trouver et exploiter une faille du protocole bitcoin. De nombreuses bourses d’échanges et portefeuilles de crypto-monnaies se sont fait pirater, mais jamais le bitcoin lui-même. Pourtant, avec une valorisation de plusieurs milliards de dollars, il est évident que le bitcoin est une cible de choix pour n’importe quel hacker. Ce serait la gloire immédiate pour ce dernier !
Le nombre des tokens émis
Il est également important de noter que le nombre de jetons émis par un projet, impact directement sa volatilité. Le prix d’un token évoluera en effet beaucoup rapidement à la hausse ou à la baisse si le projet a émis 100 000 000 tokens ou moins. Il en va différemment à partir d’un milliard de tokens.
Ripple par exemple, a mis en circulation des milliards de jetons. Donc si un grand nombre d’investisseur décide de retirer leurs jetons en même temps le prix ne sera que légèrement impacté. Evidemment, l’inverse est également vrai, ce qui implique que le prix augmentera plus lentement.
Pour ces raisons, il est généralement considéré qu’une crypto-monnaie ayant un nombre de jetons supérieur à 1 milliard peut être considéré comme présentant un risque limité. Il ne faut pas perdre de vue que les gains sont proportionnels aux risques pris par l’investisseur. Les crypto-monnaies émettant un nombre important de jetons offrent en général un rendement plus progressif. Cela ne veut pas dire que le rendement ne peut pas être important. Un XRP (jetons émis par Ripple) est passé de 0.01 dollars en 2016 à 3 dollars en 2018, soit un prix multiplié par 300.
Une crypto-monnaie ayant un nombre de jetons en circulation entre 100 millions et 1 milliard, présente un risque modéré. En dessous de 100 millions, le risque et la volatilité sont considérés comme élevés.
En résumé :
Nombre de Jetons émis | Risques et Retour sur investissement |
Supérieur à 1 000 000 000 | Peu élevé |
Entre 100 000 000 et 1 000 000 000 | Limité – le meilleur équilibre se trouvant autour de 500 000 000 |
Inférieur à 100 000 000 | Très élevé |
La manipulation des cours
Si le réseau décentralisé n’a aucun objectif ou ne cherche à résoudre aucun problème particulier, alors le token émis par ce réseau ne peut en théorie pas avoir de valeur.
La seule explication d’une prise de valeur dans ces circonstances serait une manipulation des cours.
Le marché des cryptos encore peu réglementés, sont la proie de nombreuses manipulations de cours.
La plus connue est celle réalisée par les investisseurs les plus importants. Egalement appelés « whales » (ou baleines), il n’est pas rare de voir ces investisseurs acheter massivement les tokens d’un réseau pour faire monter le prix artificiellement. Une fois le prix gonflé, ils redescendent brutalement tous leurs tokens, faisant par la même chuter le prix du token.
Tous les petits investisseurs attirés par la montée du prix et le buzz qui l’accompagne, se retrouve généralement avec un token sans valeur. Ces opérations sont souvent appelées « Pump & Dump », c’est à dire « gonflez et jetez ». Ces manipulations sont généralement très bien orchestrées. Elles s’accompagnent en effet d’une campagne de promotion du projet sur les forums par des personnes rémunérées par les Whales où tout simplement informées par ces dernières.
En effet, savoir à l’avance les tokens qui vont faire l’objet d’un « Pump » est l’assurance de gains rapide. A la manipulation des cours, s’ajoute ici un délit d’initié ou au moins une complicité de manipulation.
Toutes ces manipulations ont largement contribué à l’instabilité des cours des crypto-monnaies ces dernières années et à leur importante volatilité. Il est important de noter que sur les marchés réglementés, tous ses actes sont pénalement sanctionnés.
Ce type de manipulation s’effectue évidement sans prendre en considération la valeur réelle du réseau. Cette valeur réelle ne peut s’obtenir qu’en réalisant une analyse approfondie du projet qui nous intéresse.
Les théories de valorisation
Plusieurs méthodes ou théories ont été avancées pour tenter de déterminer la valeur présente ou future du bitcoin et des crypto-monnaies en général. Nous allons ici nous concentrer sur les deux modèles les plus connus. Vous pouvez également consulter les modèles développés par Vitalik Buterin, Brett Winton, et Percy Venegas.
Le Ratio NVT (Network Value to Transaction)
Imaginé par Willy Woo, le ratio NVT pourrait être comparé au Price/Earning ratio qui est un outil d’analyse classique des entreprises. Il de décrit de la sorte :
«Nous ne savions pas comment valoriser les actions Internet dans les années 1990. Les ratios P / E étaient à leur maximum et les gens ne comprenaient pas le coût marginal zéro des entreprises. … En Bitcoin, nous connaissons le débit de la transaction, mais nous ne connaissons pas ses revenus, car ce n’est pas une entreprise. C’est le proxy le plus proche que nous ayons. C’est tout ce que c’est vraiment. Si Bitcoin était une société de paiement, mesurons son débit à sa valeur. «
NVT = Network Value/Daily Transaction Value
Vous pouvez trouver ces informations sur blockchain.info. La « Network Value » correspond à ce que qu’on appelle également la capitalisation boursière du réseau bitcoin à un instant T. C’est la valeur en dollar (ou dans n’importe quelle autre monnaie) de tous les bitcoins. La « Daily Transaction Value » comme son nom l’indique correspond au montant (toujours en monnaie nationale) échangé durant les dernières 24h.
Divisez le premier par le second et vous obtenez le « Network Value to Transaction ratio ». Le NVT Ratio repose sur l’idée que nous pouvons utiliser l’argent circulant à travers le réseau comme proxy pour l’évaluation du réseau.
Comme le précise Willy Woo lui-même sur son blog :
«Lorsque le NVT de Bitcoin est élevé, cela indique que la valorisation de son réseau dépasse la valeur transmise sur son réseau de paiement. Cela peut se produire lorsque le réseau connaît une croissance élevée et que les investisseurs le valorisent comme un investissement à rendement élevé, ou bien lorsque le prix se situe dans une bulle ».
En clair, plus le NVT est élevé, plus il indique que la valeur du bitcoin est superficielle et qu’une correction est probablement proche. L’inverse est également vrai. Si le NVT est trop bas, un reversement de tendance pourrait être à prévoir. Il s’agit d’un outil parmi d’autres mais que nous mentionnons parce qu’il permet d’anticiper les changements de tendances.
Il permet de déterminer si le prix d’un token est sous-évalué ou sur-évalué, mais pas de prévoir sa valeur exacte.
« Equation of exchange » (Token-économie)
Développée par Chris Burnisk, cette théorie utilise la même équation quelle utilisée pour valoriser les monnaies traditionnelles. Chris Burnisk est en effet le premier à avoir proposé d’utiliser l’Equation d’échange (« Equation of Exchange »).
L’équation est présentée de la sorte : M x V = P x Q
Où
M = la valeur totale des jetons
V = la vélocité des jetons, c’est-à-dire le nombre de fois qu’ils ont été échangés sur une période donnée.
P = dans le cas des cryptomonnaies, P représente le prix des ressources monétisées par le réseau représenté en $/GB.
Q = total des ressources utilisées par le réseau.
Nous pourrions prendre l’exemple de SIA COIN, un projet reposant sur la blockchain Ethereum. L’objectif de SIA et de partager l’espace mémoire non utilisés des ordinateurs membres du réseau. Autrement dit, des informations appartenant à des membres du réseau pourraient être enregistrées dans la mémoire des ordinateurs d’autres membres du réseau.
Dans le cas de SIA, pour trouver « P » il faudra déterminer le prix en dollars des Gigabites de stockage disponible sur le réseau, représenté en $/GB. « Q » représenterai le nombre de Gigabite disponible sur le réseau.
Si nous multiplions P et Q (où P=$/GB et Q=GB), nous obtenons un montant en $. PQ représente l’échange de valeur dans l’écosystème. C’est en quelque sorte le Produit Intérieur Brut (« PIB ») de la micro-économie créée par le protocole et le réseau. Or ce PIB est enregistré sur la blockchain.
Maintenant que nous connaissons la valeur « PQ », il convient de déterminer la vélocité des jetons sur le réseau pour pouvoir en déduire « M ». En effet M = PQ/V.
Une fois que nous connaissons « M », nous pouvons le diviser par l’ensemble des jetons émis par le réseau et ainsi obtenir la valeur d’un jeton. Pour prévoir l’évolution de cette valeur il convient de remplacer ces données sur plusieurs années.
Comme vous pouvez l’imaginer toutes ces données sont relativement subjective. C’est la raison pour laquelle, Chris Burnisk rappelle souvent qu’il utilise cette méthode comme un indicateur plus que comme un instrument infaillible.
Voir Egalement
Bourse bitcoin – 9 questions pour bien choisir [Guide complet 2019]
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